Professeur Kletti, pourquoi les experts MES de MPDV travaillent-ils depuis un certain temps sur cette nouvelle approche, la plate-forme MIP ? Vu que MES HYDRA s'est bien positionné sur le marché ?
Oui, c'est bien vrai. Cependant, nous constatons qu'un nombre grandissant d'entreprises manufacturières intègrent leurs propres applications ou veulent lier les systèmes d'autres fournisseurs – sans parler de la connexion de l'ERP. De plus, la mise en réseau de la production et des systèmes informatiques à un niveau global de l'entreprise est fréquemment demandée. Nous en déduisons qu'une nouvelle architecture ouverte de plateforme est nécessaire où les tâches d'un MES peuvent être réalisées de façon très flexible. À l'avenir, on aura deux sortes de systèmes IT liés à la production : des systèmes classiques MES d'un côté et des approches ouvertes de l'autre.
Quelle est la différence entre une plateforme ouverte et un système MES comme HYDRA?
Avec un MES comme HYDRA, les entreprises peuvent saisir les données pertinentes et ainsi piloter et optimiser leur production aujourd'hui et dans le futur. Avec la nouvelle Manufacturing Integration Platform (MIP), tous les objets pertinents de la production et leurs données sont rassemblés dans une base de données commune. Des applications de toutes sortes peuvent accéder ces objets et données au moyen de méthodes et fonctions standardisées. La panoplie de fonctions qu'une telle plateforme peut intégrer dépasse largement l'ampleur d'un MES d'aujourd'hui. Comme l'interopérabilité est l'une des bases fondamentales de la plateforme, l'utilisateur peut intégrer toutes les applications et systèmes qu'il choisit. C'est pourquoi on parle d'une plateforme qui est ouverte dans toutes les directions. On pourrait ainsi dire que la MIP est une variante avant-gardiste du MES.
Quelle est la valeur ajoutée de la MIP par rapport aux autres plateformes qui poussent comme des champignons en ce moment ?
C'est exact, le nombre de plateformes est immense. Mais la particularité de la MIP, c'est qu'elle ne se concentre pas sur la disponibilité et distribution de données, mais cette plateforme a plutôt pour but de réaliser une image numérique de la production et d'intégrer toutes les données liées à la production. Au cœur de la MIP, tous les objets sont reproduits de manière normalisée. Un grand nombre d'applications peut alors utiliser ces objets en toute indépendance. La plupart des autres plateformes permettent seulement l'échange de données. On ne sait pas forcément ce que les données contiennent. La MIP, au contraire, se fonde sur une compréhension sémantique des données. Si une application parle d'un ordre ou d'une machine, cet objet est précisément défini. Pour l'intégration des applications de différents fournisseurs, cette condition préalable doit être remplie. Et seulement si cette condition est remplie, une telle plateforme peut réussir.
D'ailleurs, la plupart des autres plateformes se concentre sur l'automatisation ou sur l'environnement de la gestion d'entreprise. Une plateforme pour le niveau intermédiaire, où le MES agit aujourd'hui, n'existe pas encore. Et c'est exactement pour cette raison que nous essayons d'accélérer le développement de la MIP.